2013, les 21 et 22 mai
Dans la vie, tout dépend de comment on aborde le plan B.
Ouais, c’est bien beau ça mais il s’agit d’en avoir un, plan B… Une chose est sûre, il n’est pas question de rouler avec No4.
En un instant, France élabore le scénario:
« Si on pouvait se trouver un lift pour redescendre à Flagstaff, on pourrait louer une auto pour retourner à Mormon Lake où notre pick-up est toujours stationné. On retournerait l’auto louée en passant avant de revenir chercher No4. »
Plan B accepté!
Environ 3 minutes plus tard, un couple de retraités du Texas arrêtent leur pick-up en me voyant sur le bord de la route:
« Avez-vous des problèmes? »
Je leur explique que nous avons une panne de moteur et que nous cherchons quelqu’un qui pourrait nous amener à Flagstaff mais, comme ils sont en direction opposée, je ne veux pas leur faire perdre leur temps. Cinq minutes plus tard, France, Minnie et moi sommes entassés sur le siège arrière du pick-up parmi ce qui nous semble être des tonnes de vêtements et de d’objets personnels appartenants à nos bons samaritains. Du temps, ils en ont plein, qu’ils nous disent, ils font donc demi-tour et nous laissent à la porte de la compagnie de location d’autos la plus près.
Environ 4 heures après avoir entendu le bruit du moteur pour la première fois, on est de retour auprès de No4 avec pick-up et remorque.
« Pas mal, ton plan, Chérie. »
En fait, après vérification, on a économisé des sous en louant une auto plutôt qu’en prenant un taxi pour nous rendre à Mormon Lake. Mais il manque un élément important pour que le plan B soit une réussite… Il FAUT que le moteur démarre, il FAUT qu’il soit assez puissant pour faire grimper No4 sur la remorque ou, à tout le moins, qu’il tourne assez longtemps pour avoir la chance d’utiliser le treuil (mécanique sur PTO) pour tirer le camion sur la remorque…
Moment de stress…..
Si ça ne fonctionne pas, on a aucune idée de ce à quoi ressemble le plan C…
On est maintenant prêt à charger No4 sur la remorque. Moment de stress. Je tourne la clef de contact… Stress… Un tour, deux tours, trois tours et…. VRAAAMMM…RATATATATATATA…. Ça démarre! Et ça tourne rond ça mes amis… Comme un neuf! Plus de bruit suspect, plus de cognage, plus rien, tout est normal, ça dort… Un mélange de feelings nous envahit. Heureux que ça marche, heureux que ça monte tout seul sur la remorque mais en même temps…
AH BEN TABARNAK! Ça fait 4 heures qu’on courre pour trouver une solution pis là tout est revenu à la normale! TABARNAK! WTF!! On est supposé faire quoi maintenant? On continue tranquillement comme si rien n’était arrivé?
Je fais monter les RPMs jusqu’à 2000 et plus et toujours rien. Il ronronne comme un chaton. Le bruit suspect a disparu, emportant avec lui notre confiance…
Rien n’arrive pour rien.
Durant l’Expo, j’ai découvert par hasard l’existence d’un spécialiste des Land Cruisers ici même à Flagstaff. Je contacte le proprio de la place et il m’indique que son mécanicien spécialiste des moteurs diésels devrait se présenter le lendemain en avant-midi. Nous décidons de patienter jusqu’au lendemain pour tenter d’avoir une explication de ce qui s’est passé.
Le type, un gaillard d’environ 275 lbs de muscle bien basané, se présente vers 10:00 am. Enfin. $85 dollars et une heure d’examen sommaire plus tard, il m’annonce que quelque chose ne va pas avec le cylindre no3. Possiblement une valve qui ne fonctionnerait pas normalement.
On peut entendre des bruits bizarres à l’aide d’un stéthoscope maison (lire: un vielle antenne de radio d’auto…)
…Et ça marche! Je vous le confirme!
L’élévation (8000 pi), la température élevée du moteur et la qualité du fuel ont aussi pu jouer un rôle et engendrer le problème. À ma question à savoir si on peut utiliser le véhicule il répond:
« Ouais, je maintiendrais les RPMs à moins de 2500 et je garderais un oeil sur les cadrans mais, oui, j’aurais confiance. » Comme le moteur fonctionne bien pour l’instant, il me suggère d’ajouter des additifs dans le fuel et l’huile moteur.
Prochain arrêt: Wittmann, Arizona.