De Manic 5 à DSO (Dieu sait où…)
Aussitôt arrivés sur les berges du réservoir Manicouagan nous faisons nos adieux à l’asphalte…
…Et pénétrons une dense forêt. Ça vous remet les choses en prespectives, n’est-ce pas? J’espère que M. Toyoda a fait une bonne job le jour où il a construit celui-là…
On a de la chance ce soir et on découvre un site parfait sur le bord d’un des milliers de lacs des environs. On se paie même la traite et on prend une bonne douche chaude! Bonne idée qu’on a eu d’apporter la bonne vielle cache de chasse car c’est plutôt frisquet dehors. Mais au moins, pour l’instant, on est chanceux, il n’y a pas trop de moustiques. La vie est belle!
De retour sur la route le lendemain, nous arrivons au premier d’environ une demi-douzaine de ponts à une seule voie que nous rencontrerons. « Ouaip, je pense que je vais attendre mon tour… »
Les ponts nous donnent une vue splendide sur les rivières que nous traversons.
« Un jour Minou, faudra s’acheter des kayaks… »
Le paysage est sérieusement joli autour de nous, vraiment. On se sent petit… et seul… dans une immensité. Le nord du Québec est vraiment magnifique!
Jusqu’au moment où l’on approche les mines de Fermont…
Je suppose qu’on doit bien le prendre quelque part ce minerais de fer, qu’il faut bien creuser pour le trouver. Autant le prendre ici et bénéficier de la création de milliers d’emplois bien sûr mais, Dieu que ça vous organise un paysage, une mine… Tellement dommage…
Fermont.
On fait le plein, on attend ce qui nous paraît être une demi-heure en file au McDo (oui, oui, ils ont un Mc Do ici! Impressionnant!), on enfile nos burgers on s’y remet pour le dernier segment avant le Labrador.
YESSSS!! Le Labrador! L’enseigne dit: « Welcome to the big Land… » Comme dans Land…cruiser…Coudonc, y nous attendaient-tu?
Puis, nous arrivons à LA grande ville du Labrador…
Devinez ce qui fait la fièreté de Lab City? Non ce non sont pas ses mines…. Eh oui… La flamme olympique est passée par ici… WOW! Big deal!
Pffff. Des pinottes. Que sont 294 kms quand tu viens d’en compléter 1150 desquels plus de 370 n’étaient pas pavés? Des pinottes, je te dis!
Fuel: Check!
Hey Hey! On y est… Presque! 555 kms du gâteau!
Bon, ça ressemble vaguement au Québec, pas vrai?
En fait ici, la route devient vraiment une grand-route. Au moins en ce qui concerne la largeur comparativement à la 369 au Québec. Et en plus ici, ils l’entretiennent! La surface n’était pas trop mauvaise jusqu’à ce que quelqu’un (de brillant) ait la lumineuse idée de simplement prendre du matériel du bas côté de la route et de l’étendre SUR LA ROUTE!!! Le problème c’est que le matériel en question est truffé de pierres ayant quelque fois jusqu’à 15 cms de diamètre!!!! Simonac! Il n’existe tout simplement pas de vitesse appropriée pour conduire là-dedans!! Sérieux, conduire dans le sable et la terre meuble est déjà un défi, si on y ajoute des pierre grosses comme des pamplemousses, ça devient carrément périlleux! En plus, la planche à laver que cela produit est tout simplement destructive pour votre colonne vertébrale!
Premier item sur la liste des « choses à améliorer »: Des sièges à suspension. Une nécessité!
Vous devriez voir les regards qu’on attire des travailleurs de la route… On conduirait une Ferrari… Ou une soucoupe volante qu’on aurait les même.
Ce fut une longue jounée. Et, pour ceux qui se demandent ce que Minnie peut bien faire durant tout ce temps…
Le soleil baisse rapidement et nous cherchons un endroit décent pour la nuit. À la fin, on prend ce qu’on trouve et nous finissons par nous installer…
Dans une carrière! Bienvenue dans le monde enchanté du Labrador!
Hey! Personne n’a dit que ce serait super exotique à tous les jours…
Il se fait tard, il fait un froid de canard (ils sont tous partis, d’ailleurs…) et il vente passablement. C’est le temps de monter l’abri que nous avons acheté spécifiquement pour ce genre de soirée puis, de lever le toit et de tenter de rendre notre petit nid un peu plus douillet.
Le système qui soulève le toit du camper consiste en un cylindre a air comprimé de 3 pi de long qui se déploie jusqu’à environ 6 pi quand le compresseur 12V lui fournit ce dont il a besoin. Le compresseur est situé sous le capot et le proprio précédent à fait passer une conduite d’air en caoutchouc jusqu’à l’arrière du camion pour alimenter le cylindre. C’est bien.
Alors, je démarre le compresseur et, comme par magie, comme il l’a toujours fait les autres soirs, le toit commence son ascension. Jusqu’à ce que… BANG!… Et soudain, le lourd toit redescend en une fraction de seconde et atterri brusquement sur les murs du camper! BOOM!
Par chance, j’évite la masse d’acier et d’aluminium qui retombe (j’apprendrai plus tard seulement que le poids total du toit avoisine les 250 lbs si on inclut le matériel stocké sur les étagères). Accroupi sur le plancher, j’entend un distinct « Hisssss ». Quelque chose, quelque part n’a pas résisté à la pression… Mais quoi? Heureusement, le bruit n’a pas l’air de venir du cylindre comme tel. Non, le son semble bien venir de sous le camion.
Je rampe sous le camion mais je ne peux rien voir de plus puisque l’ex-proprio a fait passer la conduite d’air…. Dans le chassis du camion! Je passe les doigts par l’un des trous ronds du chassis et je réalise que le boyau est fait de deux sections qui sont, qui étaient, jointées par un adaptateur maison et maintenues ensembles par de simple collets à durites (collets à radiateurs)…
Un joint maison sur une ligne à air d’importance critique, ça peut faire si on ne peux faire autrement (malgré que je préférerais de loin une ligne d’une seule pièce).
Une ligne à air d’une importance critique passée dans le chassis du camion pour la protéger des hasard de la route est un excellente idée.
Mais un joint maison sur cette ligne à air critique qui est stratégiquement situé dans le chassis du camion, où il est impossible de l’atteindre si jamais il flanchait c’est….. Disons seulement qu’il ne faut pas avoir réfléchi longtemps…
Il n’y a simplement AUCUNE CHANCE que je puisse atteindre ce joint et le ré-assembler dans le chassis. Encore moins resserrer les collets. Je suppose que je pourrais déconnecter la ligne diredtement au compresseur et à l’autre bout, dans le camion puis, la refaire passer à l’extérieur du chassis et la reconnecter mais il fait toujours froid, il vente toujours et il fera un noir d’encre dans quelques minutes alors je cherche une solution plus rapide. La conduite est très courte mais elle me donne juste assez de mou pour pouvoir faire sortir l’une des extrémités du joint par un trou du chassis et l’autre extrémité par un autre trou en ayant quand même assez de jeu pour les unir. J’utilise tout ce que j’ai en main, guenilles et attaches de plastique, pour fabriquer une protection artisanale pour la section de boyau qui se trouve maintenant à l’extérieur du chassis et qui frottera constamment sur les bords relativement tranchant des trous du chassis.
Excusez le flou mais vous voyez le genre de truc…
« Minou, pourrais-tu partir le compresseur S.T.P? » Je dois pratiquement crier tant le vent couvre ma voix.
Je suis toujours sous le camion et je regarde ma réparation tandis que la pression monte (littérallement…) dans le cylindre…dans le boyau… et sur mes nerfs…
Pas de Hisss…Pas de Boum…Le toit monte lentement… Je pense qu’on là…
Le toit est levé. Le chauffage au propane fonctionne. La vie est belle. On évalue la situation et on réalise entièrement les implications du fait qu’il est impossible de dormir dans le véhicule si le toit n’est pas levé.
Prochain item sur la liste des « choses à améliorer »: Un système auxiliaire pour lever le toit au cas où le système à air flancherait.
Cette nuit nous avons la chance… De tester la capacité de notre équipement à résister à des vents violents. Ça souffle sérieux là dehors. On a utilisé tous les piquets pour arrimer l’abri moustiquaire mais le vent est si fort qu’on craint qu’il ne soit soufflé au loin. Donc, à 1:30 du matin, on se lève et on installe un lot de cordage pour attacher l’abri aux camions dans l’espoir de le sauver. D’un autre côté, nous sommes très impressionnés par comment silencieuse et stable la toile du camper est demeurée malgré la force des vents. Les bruits causés par le vent et le claquage et mouvement général sont un problème connu des tentes de toit, comme nous le confirmera Dave le lendemain matin… Mais, notre camper résiste bien!
Solidité du camper aux grands vents: Check!