Mexico
Tout est différent au Mexique. Tout.
Malgré que certaines choses soient semblables, rien n’est exactement pareil.
C’est un peu comme si tous vos standards, tout ce que vous considérez comme normal, tout ce que vous connaissez et à quoi vous êtes habitués, eh bien c’est comme si tout ça s’échappait par la vitre ouverte de l’auto au moment de vous mettre en file aux douanes Mexicaines.
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Tout est différent au Mexique.
Le choc est moins grand ce coup-ci puisqu’on l’avait déjà vécu en 2007 mais le fait qu’on s’apprête ni plus ni moins à vivre en Amérique Latine pour un bout de temps rend le phénomène autant intéressant qu’angoissant…
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On s’engage donc dans la voie qui n’a pour seule issue que l’entrée au Mexique, lourdement armé de nos pièces d’identité, passeports et même le certificat de santé de Minnie. On se sent en plein contrôle de la situation. Jusqu’à ce qu’on réalise qu’on a oublié de prendre des assurances pour No4 ! Les assurances auto sont obligatoires au Mexique et votre assurance régulière ne vous couvre pas ici donc vous DEVEZ prendre une assurance supplémentaire pour l’auto.
Ou vous risquez de vous retrouver en prison en cas d’accident.
Un mois complet de préparations pour ce moment précis et on oublie la base de la base… Pas fort notre affaire, pas fort.
Trop tard pour faire demi-tour maintenant, nous sommes dans la file.
Le front perlé et les mains moites, on s’aperçoit qu’il n’y a personne dans ni l’une ni l’autre des deux guérites de notre voie. Je m’avance encore un peu et la barrière automatique s’ouvre…
Je suis supposé faire quoi, là?
No4 rampe timidement vers la barrière ouverte pendant que je regarde fixement un homme court au teint très basané qui pourrait avoir l’air d’un officier s’il n’était pas vêtu de jeans et d’un T-shirt en espérant que quelqu’un réagira. Enfin, une jeune et très grande dame, elle doit faire au moins 6’2″ – 1,85m, me fais signe de me stationner derrière cette auto, près du trottoir, exactement là où il n’y a pas assez de place pour le camion ! J’obéis aux directives et No4 se retrouve stationné diagonalement, son arrière train exemptant de justesse la barrière qui redescend. La grande dame vient à ma fenêtre et demande à voir ce qui ce trouve dans la partie arrière du véhicule.
Ou du moins c’est ce que je crois qu’elle veut…
J’ouvre les portes arrières, elle jette un rapide coup d’oeil et continue du côté de France et pointe en direction de la boîte de toit avec des yeux interrogateurs.
Cette immense boîte est remplie de merde à ras bord. Dieu, j’espère qu’elle ne me demandera pas de la vider ici, sur ce trottoir.
M: « Equipaje de acampar »
Ce seront mes premiers mots en espagnol du voyage.
Elle approuve d’un signe de tête… Et nous fait signe de partir: »OK. »
M: « OK? »
Grande dame: « OK! »
M: [à moi-même] Et là? Je suis supposé faire quoi, là?
Grande dame nous refait signe de partir. Elle s’impatiente.
M: ??????????
M: « No escribe mas papel??? »
Elle mime l’action d’estampiller des papier, ayant l’air d’avoir presqu’oublié cette formalité.
Grande dame: « Immigracion. »
Le building du service d’immgracion n’est qu’à deux pas mais, comme je suis stationné comme un imbécile, je décide de déplacer le camion. Je recule très, très prudemment, essayant d’éviter de frapper la barrière, ou qui ou quoi que ce soit derrière moi.
Hourra! C’est réussi! Je n’ai tué personne et je me retrouve devant l’immigracion (prononcer imigracionne), mais devinez quoi? Il n’y a pas de stationnement. Une décision est prise rapidement: France ira à l’intérieur seule pendant que je serai stationné dans une zone interdite…
Trois minutes plus tard, France est de retour.
M: « Pis, comment ça été? » As-tu fait étamper les passeports? J’imagine qu’ils n’ont pas posé beaucoup de questions. »
F: « Il m’a demandé, ou plutôt, il m’a dit que nous allions magasiner, donc j’ai dit oui. Et il a dit: « OK good » et m’a remis les passeports sans les étamper. »
M: « Quoi, c’est toute?? »
F: « Oui, c’est toute. »
M: « Pis là on peut y aller, là? »
F: « C’est ce que j’ai compris. On peut y aller. »
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Et sur ce, nous sommes de retour à Baja! Coeurs légers et aiselles détrempées. Tous stress mis à part, c’est bon d’être de retour.
Nous décidons d’éviter les « grandes routes » pour un bout et faisons les touristes dans les petits villages en descendant vers San Felipe.
Voici la résidence de quelqu’un, sur le bas-côté de la route.
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Et voici les entrées pour s’y rendre. Ça ne semble pas très à pic sur la photo mais les maisons sont au moins 25 -30 pieds plus basse que le niveau de la route. Idéal dans un pays qui est régulièrement frappé par des ouragans et des innondations…
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Quelqu’un veut un taco ou un hamburger?
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Ooups! Cette route ne mène nulle part.
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Le Mexique est un pays de contrastes.
Contraste entre la route toute neuve et les vieux véhicules et buildings.
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Contraste entre les maison des régions rurales et la même nouvelle route.
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Le désert à gauche et la verte prairie à droite.
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Contrastes:
Personne ne boit l’eau au Mexique pourtant le Mexique possède des installations géothermiques parmi les plus avancée…
Plusieurs gens vivent dans des « shacks » en carton ici. Par contre, le mexique a été l’un des premiers pays à pratiquer les opérations des yeux au laser.
Baja possède le troisième plus puissant téléscope au monde mais la grande majorité de son territoire ne dispose pas d’un système de ramassage de rebuts…
Tout est différent au Mexique. Tout.
Tout est légal sur la route au Mexique.
« Je me demande s’ils ont le nouveau foin super sans-plomb? »
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J’aime Baja !
No4 et moi, on attedait ce moment depuis très longtemps et, enfin, le voici.. On va enfin pouvoir doubler notre premier véicule du voyage!!
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Le temps file et nous commençons à réaliser que nous ne pourrons probablement pas nous rendre à San Felipe avant la tombée de la nuit. Et je ne crois pas que j’aie envie de conduire ici, la nuit, sans assurances ! Une fois rendus sur la route 5, on commence à peine à tenir le temps.
Le décor autour de la 5 est fantastique!
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C’est du sel que vous voyez ici. Du sel blanc laissé derrière suite à l’évaporation de l’eau de la bordure de la mer de Cortez. C’est la Laguna Salada.
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J’aime Baja.
Ici au moins je peux atteindre la limite de vitesse ! Je pourrais même faire de l’excès de vitesse ici ! Yeeehaa!
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Trouver un endroit décent pour camper n’est pas de tout repos ici quand le principal critère est de tenter d’être le moins visible possible… Mais nous trouvons une ancienne carrière où nous nous sentons suffisamment en sécurité pour y passer la nuit.
Au matin, alors qu’on s’apprête à lever l’ancre, nous retrouvons notre pote qui nous a suivi depuis l’Arizona ! (Voir notre page Facebook).
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« Attendez-moi! Attendez-moi! » Qu’il dit. Désolé mon ami, faudra trouver un autre taxi!
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Nous avons accepté avec joie leur invitation et donc nous passerons quelques jours chez nos amis Jim & Caren.
Ils nous présentent des amis à eux; Sharon et Linda qui sont très très impressionnées et intéressées par notre voyage. Elles nous invitent à leur tour à partager un bon souper. Sharon, résidente de l’état de Washington, étant une grande amateure de chasse à l’orignal au Canada, nous préparera des tacos d’orignal pour souper ! Difficile de faire plus international que ça ! De tacos d’orignal du Canada servis par des Américaines au Mexique. Seulement disponibles à Baja !
Je crois que le caméraman commençait à être sous l’influence de la téquila ici; la photo est floue…
(En partant du bas, à gauche: Jim, Caren, Linda (avant qu’elle ne l’échappe…), Sharon et France)
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Un excellent repas et une belle soirée. Certains y ont survécu plus aisément que d’autre, par contre…
Le lendemain, Jim et moi partons explorer le désert près de San Felipe. Merci à Sharon de m’avoir prêter l’un de ses quads.
Décors grandioses entre chums, la vie est belle.
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Un grand merci à nos hôtes pour leur hospitalité. C’est très apprécié. Nous sommes conscients de la chance que nous avons. Merci.
À suivre…